La démocratie française de 1848 à nos jours
La démocratie française s’est construite dans la douleur, depuis la Révolution de 1848, et même depuis celle de 1789. L’Empire, la Restauration, le Second Empire, la Commune et les deux Guerres mondiales furent autant d’épreuves que la France dut savoir surpasser pour accoucher difficilement de ce qu’elle est aujourd’hui. Bref aperçu historique de cette épopée.
I LA CONSTRUCTION DE LA DEMOCRATIE (1848 – 1914)
1)Rappel de l’Ancien Régime (avant 1789)
- Ancien régime : caractérisé par une monarchie absolue (le Roi concentre tous les pouvoirs) et une société divisée en 3 ordres (inégalité civique), ainsi que des privilèges accordés à certaines provinces ou villes.
- À partir de 1789 s’opèrent des changements : le mécontentement aboutit à une crise générale appuyée par le peuple parisien (prise de la Bastille), les représentants du Tiers-Etat décident la création d’une constitution (textes définissant les pouvoirs politiques dans un régime). Apparition de l’expression « droite-gauche ».
- En 1848, plusieurs changements ont abouti : abolition des ordres, égalité civique devant l’impôt, la justice, les emplois administratifs. Sur le politique, fin de la monarchie absolue et apparition de constitutions. En revanche, sur le plan social, l’inégalité devant la richesse demeure ainsi que sur le plan politique, tout le monde n’a pas les même droits politiques (suffrage censitaire).
2)Une installation difficile (1848-1875)
En 1848, un soulèvement populaire proclame la IIème République, instauration du « droit au travail » (ateliers nationaux), nouvelle constitution qui distingue le pouvoir exécutif du pouvoir législatif. On décide que l’exécutif sera donné à un président élu au suffrage universel masculin. Le 1er président fut Louis – Napoléon Bonaparte (neveu de Napoléon Ier). Cette IIème république connaît très vite de gros problèmes économiques et sociaux avec la fermeture des ateliers nationaux, puis politiques avec la contestation des conservateurs qui trouvent ce régime trop avancé. Ils s’allient avec Louis – Napoléon Bonaparte, qui organise un coup d’état en 1851 et instaure le second Empire en 1852. Avec le IIème Empire, le suffrage universel masculin est rétabli mais ce régime, tout en maintenant une apparence de démocratie (voir fiche), est avant tout un régime autoritaire où l’Empereur détient les pouvoirs exécutifs et, grâce aux candidatures officielles et aux plébiscites, l’essentiel des pouvoirs législatifs . Le second Empire prend fin en 1870 avec la défaite de l’Empereur contre la Prusse (l’Allemagne).
Le second Empire n’a pas été uniquement une réaction contre la démocratie : les français se sont habitués au vote et le droit de grève a été instauré (1864).
Aussitôt après la défaite de l’Empereur, un gouvernement de « Défense National » est crée par les Républicains (Léon Gambetta). Les élections législatives de février 1871 portent une assemblée conservatrice au pouvoir qui désigne Thiers comme chef du gouvernement. Le peuple de Paris se rebelle et forme « La Commune » qui tente d’instaurer une démocratie directe et sociale. Après 3 mois d’existence, la Commune est renversée par les troupes de Thiers (Versailles). Ce n’est qu’en 1875 que les lois constitutionnelles qui fondent la IIIème République sont mises en place.
3)La démocratie prend la forme de la république
La IIIme république rallie peu à peu toutes les catégories sociales. Le régime républicain parvient à s’identifier avec la nation française. C’est surtout grâce aux lois scolaires de Jules Ferry (1881 – 1882 : enseignement primaire gratuit, laïc et obligatoire) que les français, par l’apprentissage d’une même langue, d’une histoire commune, ont pris conscience d’être une nation. Ainsi l’idée républicaine et démocratique s’enracine dans tout le pays. Les libertés publiques peuvent s’installer (Ex : liberté de la presse (1881), liberté syndicale (1884)). La vie politique se manifeste aussi par des fêtes (14 juillet), par des symboles (hymne national, Marianne).
Cependant, à la fin du siècle, de nouvelles tendances politiques menacent le régime républicain. À droite, le nationalisme et l’antisémitisme éclatent avec « l’affaire Dreyfus » (1898). Les « anti-Dreyfusards » s’attaquent au régime républicain qu’ils estiment dominé par les Juifs et les traîtres à la nation. À gauche, apparaissent de nouvelles tendances politiques. Les socialistes et les anarchistes menacent le régime républicain, car ils veulent provoquer une Révolution, qui, d’après eux, aboutira à la mise en place d’une société dominée par les travailleurs et qui sera totalement égalitaire. Ils rejettent le Parlement mais de plus en plus de députés socialistes sont élus et progressivement s’habituent à l’idée que la société peut s’améliorer par des réformes. Ils s’intègrent donc à la démocratie républicaine.
II LA DEMOCRATIE À L’EPREUVE
1)La grande guerre
Lorsque la guerre éclate en Août 1914, tous les français sont solidaires (les partis politiques). Ils se rallient autour du régime républicain parce qu’ils considèrent que c’est la France qui est en danger. L’ « Union sacrée » et la victoire finale de 1918 consolide le régime Républicain. Seule l’année 1917 a été traversée par des crises (grèves, mutineries) sans que le régime ait été remis en cause. C’est Georges Clemenceau qui conduit le pays à la victoire. C’est le chef du gouvernement. Le pays sort malgré tout complètement épuisé par cette guerre.
2)L’entre – deux guerre (1918 – 1939)
C’est une période de difficultés économiques liées aux problèmes de la reconstruction dans un pays endetté et saigné. En plus, cette période est marquée par la première crise économique de l’histoire (1929) qui provoque du chômage partout en Europe. Des dictatures se mettent en place (Italie avec Mussolini (1922) et en Allemagne avec Hitler (1933)). Cette dictature séduit une partie des français. À gauche, c’est l’Union Soviétique qui est montrée comme un modèle (communiste depuis 1917) et à droite, c’est plutôt l’Italie fasciste ou l’Allemagne Nazie. La majeure partie des français reste favorable à la démocratie républicaine. Face à un danger fasciste supposé, les partis politiques de gauche forment un « Rassemblement du Front Populaire » en vue des élections législatives de 1936. La victoire à ses élections permet au front populaire de former un gouvernement dirigé par Léon Blum (socialiste) et composé de communistes, socialistes et radicaux. Immédiatement, des mesures spectaculaires sont prises pour apporter des améliorations matérielles aux ouvriers. Désormais, les classes populaires obtiennent le droit d’avoir des congés et donc d’accéder elles aussi aux loisirs. En 1938, le gouvernement de « front populaire » se termine. S’il a permis d’intégrer la classe ouvrière à la démocratie, on lui a reproché de provoquer la haine de nombreux adversaires dans les milieux d’extrême droite qui ont vu en lui la réalisation d’un complot contre la France (Juifs, soviets).
3)La 2ème guerre mondiale et la chute de la démocratie
En septembre 1939, la France se trouve à nouveau plongée dans une guerre mondiale. Après une période où l’armée française reste inactive (« Drôle de guerre ») en mai – juin 1940, l’attaque foudroyante de l’armée Allemande sonne la défaite française. Le 17 juin 1940, Pétain annonce au pays qu’il va signer l’armistice avec l’Allemagne (Hitler). C’est le lendemain (18 juin) que De Gaulle lance de Londres son premier appel à la résistance. Pétain signe l’armistice le 22 juin et il obtient de Hitler certaines concessions : la France garde une partie de son territoire libre. En se faisant remettre les pleins pouvoirs par l’ancienne assemblée, Pétain y fonde un nouveau régime : le régime de Vichy. C’est un régime antidémocratique : le Chef de l’Etat français est le maréchal Pétain qui concentre tous les pouvoirs. Les libertés sont supprimées, les syndicats sont dissous et les grèves sont interdites. Les droits de l’homme sont remis en causes avec la politique antisémite du régime qui a abouti à la rafle du vél’ d’hiv’ en juillet 1942 où 13000 juifs ont été livrés aux Nazis. Au total, 80000 juifs français sont morts à cause de Vichy dans les camps d’extermination. C’est un régime réactionnaire. L’objectif de Pétain est de régénérer la France en se retournant sur les valeurs du passé : la Terre. La politique mise en place par Pétain s’intitulait la révolution nationale. La devise républicaine est remplacée par le slogan ‘Travail, Famille, Patrie’. C’est un régime collaborateur. L’administration, la police, la milice coopèrent avec les Allemands. Le STO (service du travail obligatoire) est mis en place en 1943 et permet de réquisitionner les jeunes français pour aller travailler en Allemagne. Le régime de Vichy s’effondre avec la libération du territoire par les forces Anglo – Américaines soutenues par la résistance française en septembre 1944.
III LA DEMOCRATIE MODERNE (1944 jusqu’à nos jours)
1)De la IVème République à la Vème République
Le gouvernement provisoire sous la présidence de De Gaulle reprend les affaires du Pays en main en 1944 et 1945 (la Libération). Une « épuration » est menée contre les collaborateurs et de grandes réformes sont entreprises. Nationalisation des grands secteurs économiques (énergie, transports, banques) et création de la sécurité sociale. Le gouvernement provisoire fait procéder à l’élection d’une assemblée constituante.
En 1946, la constitution qui fonde la IVème république est adoptée. Cette constitution est proche de la IIIème République. Cette constitution donne la prépondérance au parlement qui élit le président, investit le gouvernement et peut à tout moment le renverser (motion de censure). De Gaulle est contre cette constitution (le régime des partis), il se retire de la vie politique et fonde une organisation de Gaullistes, le RPF. La IVème république connaît en effet une grande instabilité gouvernementale ou ministérielle. Pourtant, c’est la IVème république qui jette les bases de la modernisation française (agriculture plus productive, montée du tertiaire, construction de l’Europe). Elle connaît de gros problèmes avec les guerres coloniales (guerre d’Indochine (1946 – 1954), guerre d’Algérie (1954 – 1962)). La crise Algérienne de 1958 (rébellion de l’armée française) provoque le retour de De Gaulle au pouvoir. Ce dernier établit une nouvelle constitution.
2)La Vème République
- Un régime plus présidentiel
Les Pouvoirs du président sont accrus : il nomme le premier ministre, il peut dissoudre l’assemblée nationale, peut prendre tous les pouvoirs en cas de crise (Article 16), il est le chef des armées et s’occupe de la politique extérieure.
- Les divers présidents et les « cohabitations »
Période |
Président |
1er ministre |
58 – 65 | De Gaulle | Michel Debré, Georges Pompidou |
65 – 69 | De Gaulle | Maurice Couve de Murville |
69 – 74 | Pompidou | Jacques Chaban-Delmas, Pierre Messmer |
74 – 81 | Giscard | Jacques Chirac, Raymond Barre |
81 – 88 | Mitterand | Pierre Mauroy, Laurent Fabius, Jacques Chirac |
88 – 95 | Mitterand | Michel Rocard, Edith Cresson, Pierre Beregovoy, Edouard Balladur |
95 – … | Chirac | Alain Juppé, Lionel Jospin |
[amtap book:isbn=2754001816]
24 janvier 2011 à 16:43 lara[Citer] [Répondre]
salut je me nomme lara et je voulait avoir des information sur ce dernier pour l expotion de mon t.p.e